Je sais que je ne suis pas la seule personne à avoir parlé de symptômes de santé mentale pour avoir ensuite reçu une réponse inutile ou blessante. Mes pairs qui vivent avec des conditions comme le trouble dépressif majeur et le trouble bipolaire se plaignent fréquemment que certaines personnes de leur vie « ne comprennent tout simplement pas ».
Une fois, j’ai partagé avec une nouvelle amie que je luttait contre une extrême irritabilité et dépression due à un ajustement de médicament. Même si j’ai expliqué que mes symptômes actuels étaient déclenchés par une cause biologique, sa réponse à mon expérience ressemblait davantage à un reproche : « Eh bien, quand je me sens comme ça, j’essaie simplement d’arrêter de penser à moi-même autant et d’être reconnaissant pour ce que j’ai ». Aïe.
Je me suis sentie blessée mais aussi très confuse quant à la raison pour laquelle cela faisait si mal. J’ai décidé d’approfondir ce sujet et j’ai fini par mieux comprendre et élaborer un plan pour gérer ces scénarios. J’ai appris certaines stratégies particulièrement utiles grâce au programme Peer-to-Peer de NAMI.
Bien que tout le monde que nous rencontrons ne comprenne pas les symptômes de maladie mentale ou ne sache pas comment apporter un soutien, il existe des outils que nous pouvons utiliser pour faire face et aider les gens à avoir de l’empathie.
Étape 1 : Donne-lui un nom
J’ai réalisé que j’étais si confuse quant à la remarque de mon amie parce qu’elle n’était pas ouvertement méchante, donc elle ne semblait pas devoir faire si mal. Ce qu’elle a dit était plus subtil que ça, donc je ne savais pas comment le catégoriser et le nommer. Depuis lors, j’ai appris que si je peux donner un nom à ce qui est dit et ce qu’il implique, je me sens moins confuse.
Les trois principales catégories dans lesquelles j’ai trouvé que ces types de commentaires tombent habituellement comprennent : jugement, argument et minimisation (JAM). Les JAM sont similaires à ce que les gens appellent souvent des « micro-agressions ». Maintenant, quand je me sens blessée et confuse, je sais que c’est parce que j’ai reçu un JAM. Voici quelques exemples de chacun – tous que mes pairs et moi avons vécus de première main.
Jugement – Ces réponses impliquent que nous sommes faibles, faux ou simplement à blâmer pour les symptômes.
- « Tu ne penses pas que tu devrais simplement essayer plus fort ? »
- « Tu devrais arrêter d’être si négatif. »
Argument – Ces commentaires se produisent souvent lorsque quelqu’un se concentre sur les faits et les solutions au lieu d’empathiser avec notre expérience.
- « Tu es irrationnel(le). Tu devrais simplement arrêter ces rituels stupides et tu te sentiras mieux. »
- « Eh bien, je t’avais dit de rejoindre mon cours de yoga. »
Minimisation – Parfois, quelqu’un minimise notre douleur en nous comparant à quelqu’un qui a une douleur pire, ce qui implique que nous devrions nous sentir mal de « nous plaindre ».
- « Les choses pourraient être bien pires. Tu as de la chance d’avoir un toit au-dessus de ta tête. »
- « Tu penses avoir des problèmes, mais qu’en est-il de untel qui traverse (remplir les blancs). »
Étape 2 : Donne-leur une chance
Après avoir nommé le type de commentaire blessant qu’une personne m’a dit, j’essaie de leur expliquer pourquoi c’est blessant. Après tout, certains des commentaires sont bien intentionnés. En étant explicite sur ce dont nous avons besoin, nous pouvons apprendre à nos amis et à notre famille comment nous VOIR : en donnant du soutien, de l’empathie et de l’estime (au sens du verbe « valoriser ou reconnaître la valeur »).
Ceux d’entre nous qui participent à des groupes de soutien NAMI utilisent fréquemment ces compétences, bien que certains d’entre nous puissent les appeler autrement. Voici quelques exemples de ce que nous pourrions demander et de ce qu’ils pourraient dire :
Soutien – Nous avons besoin de savoir que nous ne sommes pas seuls et que d’autres se sentent parfois de la même façon. Même s’ils ne se sentent pas de la même façon, nous avons besoin de savoir qu’ils sont toujours là pour nous. Cela répond à notre besoin profond d’appartenir.
- « J’ai parfois ressenti quelque chose de similaire. »
- « Je suis là pour toi. »
Empathie – Lorsque les gens pratiquent vraiment l’écoute active et reflètent ce que nous disons, nous nous sentons compris.
- « On dirait que tu décris de l’agitation et de l’inquiétude. Est-ce correct ? »
- « Ce que je pense comprendre de ce que tu dis, c’est que les voix ne disent que des choses méchantes à ton sujet, ce qui te fait te sentir mal à propos de toi-même. »
Estime – Même lorsque nous ne nous sentons pas bien, nous voulons nous rappeler que nous sommes valorisés et que les autres reconnaissent nos forces.
- « Je suis honoré d’être là pour toi. Je t’aime malgré les jours où tu te sens bien et les jours où tu te sens mal. »
- « Tu as travaillé dur pour ta guérison, et j’admire comment tu gardes ton sens de l’humour. »
Étape 3 : Donne ce que tu n’as pas reçu
Parfois, nous pouvons avoir la conversation ci-dessus avec un « jammer » en série (ou même leur donner une copie de ce billet de blog), et ils ne « comprennent » toujours pas. Dans ce cas, il faudra accepter que nous ne pouvons pas toujours changer les autres. Selon le type de relation, il peut être nécessaire de suivre une thérapie avec eux, de créer une certaine distance ou de vous éloigner de leur compagnie.
J’ai entendu un enseignant sage conseiller que lorsque quelqu’un te fait du mal, va être gentil avec une autre personne. Donc, la prochaine fois que tu te fais « jammer », contacte l’un de tes pairs et REGARDE-le. Cela changera ton attention, ce qui est très utile si tu obsèdes sur une JAM récente. C’est un peu comme payer en avant, mais tu donnes ce que tu n’as pas reçu, ce qui t’aidera à te VOIR toi-même non pas comme une victime, mais comme un donneur.
Auteure : Gina Cross
Gina Cross est professeur adjoint, écrivaine et formatrice d’État pour NAMI Peer-to-Peer. Elle vit avec son mari et ses deux chiens à Austin, Texas.
Cet article tiré du blogue de la National Alliance on Mental Illness (NAMI) et a été traduit par Jordan Bérubé.