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Dix questions à poser à votre psychothérapeute

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Psychothérapie

À un moment donné dans notre vie, beaucoup d’entre nous essaieront une psychothérapie et décideront ensuite de poursuivre un traitement complet avec le professionnel qu’ils ont choisi (ceci peut durer des semaines, des mois ou des années). Cette décision est, en général, basée sur le jugement de savoir si les bénéfices d’un cours de psychothérapie avec un prestataire donné valent le coût en termes de finances, de temps et d’effort. Plusieurs questions peuvent alors nous venir à l’esprit.

Au cours de conversations avec des amis, des membres de la famille et des collègues, nous en sommes venus à penser que la plupart des clients de psychothérapie ne savent pas comment juger s’ils reçoivent un traitement de qualité qui les aidera à atteindre leurs objectifs. Pour faciliter ce jugement et cette décision, nous proposons 10 questions que tout client peut poser à son prestataire de service.

Tous les thérapeutes devraient être disposés et capables de fournir de “bonnes” réponses à ces questions au plus tard lors de la troisième séance. Les bonnes réponses fournissent des informations qui vous aideront à évaluer la compétence de votre thérapeute, à savoir si le traitement est fondé sur des preuves et limité dans le temps et si votre thérapeute suivra systématiquement vos problèmes/symptômes/défis. De bonnes réponses vous permettront également de clarifier le point de vue de votre thérapeute sur votre cas et de savoir si le traitement correspond à vos objectifs et à vos valeurs.

Les “mauvaises” réponses, en revanche, ne fournissent aucune information utile. Elles sont vagues, peu claires, déroutantes ou indiquent que vous ne recevez pas un traitement idéal, peut-être de la part d’un thérapeute non qualifié.

En fin de compte, une discussion guidée par ces 10 questions peut instaurer la confiance et faciliter votre relation thérapeutique. Donnez-vous les moyens de poser ces questions et de trouver le thérapeute et le traitement qui répondent le mieux à vos besoins.

Question 1 : Quels sont les problèmes/défis/symptômes pour lesquels vous allez m’aider ?

Une bonne réponse pourrait ressembler à ceci : “Vous avez demandé mon aide pour réduire vos symptômes d’inquiétude. Je vais aborder ces problèmes, en vous aidant à augmenter votre flexibilité psychologique tout en vivant selon vos valeurs.”

Une mauvaise réponse peut ressembler à ceci : “Il me faudra plus de séances pour le savoir et pour pouvoir vous le dire”.

Question 2 : Comment expliquez-vous pourquoi j’ai les problèmes, les difficultés ou les symptômes que j’ai ?

Une bonne réponse pourrait ressembler à : “Vos inquiétudes semblent s’attacher à tout ce à quoi vous pensez. Vous avez l’impression que l’inquiétude vous aide à éviter les mauvais résultats, mais votre vie est devenue petite. Vous passez la plupart de votre temps à la maison, où vous vous sentez en sécurité, mais isolé, engourdi et déprimé.”

Une mauvaise réponse possible pourrait ressembler à : “On va trouver une solution ensemble.”

Question 3 : Quel est, selon vous, le but ultime de ce traitement ?

Bonne réponse : “En utilisant la thérapie d’acceptation et d’engagement (TAE), je vous aiderai à identifier et à vivre selon vos valeurs malgré vos inquiétudes. Votre vie deviendra plus grande, et vous réagirez moins à des états d’esprit et d’humeur particuliers.”

Mauvaise réponse : “Tout ce que vous voulez.”

Question 4 : En quoi votre traitement va-t-il modifier exactement ce que vous pensez être à l’origine de mes problèmes/défis/symptômes actuels ?

Bonne réponse : “Vous apprendrez à utiliser une variété de techniques pour vivre selon vos valeurs dans le moment présent, quels que soient les défis auxquels vous êtes confrontés. Par exemple, vous apprendrez des techniques d’acceptation et de pleine conscience.”

Mauvaise réponse : “Vous devez faire l’expérience du traitement pour comprendre comment il fonctionne.”

Question 5 : Comment allons-nous vérifier si mes problèmes/défis/symptômes s’améliorent, s’aggravent ou restent les mêmes ? Quelles méthodes et mesures d’évaluation spécifiques utiliserez-vous ?

Bonne réponse : ” Lors de la première séance, vous avez rempli des mesures de flexibilité psychologique, de pleine conscience, de dépression et d’inquiétude. Vous remplirez à nouveau toutes les mesures à la fin du traitement, et certaines mesures supplémentaires. L’amélioration sera indiquée par des scores plus élevés aux mesures de la flexibilité psychologique et de l’utilisation de la pleine conscience, sans changement ou avec moins de dépression et d’inquiétude.”

Mauvaise réponse : “Parfois, je vous demanderai si vous allez mieux que lorsque vous avez commencé la thérapie. J’essaierai de le faire régulièrement.”

Question 6 : Combien de séances cela prendra-t-il ? Comment saurons-nous quand nous arrêter ?

Bonne réponse : “Ce traitement nécessitera environ 12 séances de 60 minutes. À la dixième séance environ, nous examinerons vos résultats aux mesures effectuées cette semaine-là afin de déterminer si nous pouvons arrêter le traitement après la douzième séance, ou s’il serait préférable d’ajouter quelques séances supplémentaires.”

Mauvaise réponse : “Je ne sais pas combien de séances cela va prendre. Nous saurons quand arrêter quand vous vous sentirez mieux.”

Question 7 : Quelles sont vos attentes à mon égard ? Par exemple, qu’attendez-vous de moi entre les séances, le cas échéant ? Que puis-je attendre de vous ?

Bonne réponse : “J’attends de vous que vous soyez à l’heure, que vous soyez sobre, que vous soyez ouvert et honnête et que vous fassiez vos devoirs entre les séances. Je vous demanderai régulièrement des mises à jour concernant votre bien-être et votre fonctionnement, ainsi qu’un retour sur la façon dont vous pensez que nous nous débrouillons.”

Mauvaise réponse : “J’attends de vous que vous me fassiez confiance, que vous sachiez ce que je fais et que vous me suiviez tout au long de la thérapie. J’attends de vous que vous ne posiez pas beaucoup de questions. Je suis l’expert. Vous pouvez attendre de moi que je vous aide à aller mieux.”

Question 8 : Quels autres traitements pourraient m’aider à résoudre mes problèmes/symptômes ?

Bonne réponse : “Il existe d’autres psychothérapies qui pourraient vous aider, notamment la thérapie cognitive. Des médicaments, comme la venlafaxine, pourraient également être utiles.”

Mauvaise réponse : “C’est le meilleur traitement pour votre problème. Je ne m’inquiéterais pas des autres traitements.”

Question 9 : Dans quelle mesure la recherche soutient-elle l’utilisation de ce traitement pour mes problèmes/défis/symptômes ? Dans quelle mesure la recherche (et toute autre preuve) en faveur de ce traitement est-elle solide ?

Bonne réponse : “Il existe un soutien modeste de la recherche pour la TAE pour les troubles anxieux et pour la dépression. Je vous fournirai l’adresse d’un site Internet où vous pourrez consulter des articles sur le traitement et les preuves à l’appui.”

Mauvaise réponse : “Le type de traitement que je pratique peut être appliqué pour régler à peu près n’importe quel problème. J’ai eu beaucoup de clients qui se sont améliorés grâce à mon traitement.”

Question 10 : Quelle éducation et quelle formation possédez-vous pour fournir ce type de traitement pour mes problèmes/défis/symptômes ?

Bonne réponse : “J’ai reçu une formation sur la TAE pour l’anxiété et la dépression dans le cadre d’une école supérieure et d’un stage accrédités et je pratique la TAE professionnellement depuis 10 ans.”

Mauvaise réponse : “J’ai de nombreuses années d’expérience.”

En définitive, lorsque nous faisons le choix d’entamer une psychothérapie, nous devons garder à l’esprit certaines considérations pratiques. Ce processus est-il utile et vaut-il le temps, l’argent et les efforts que l’on y consacre ? En tant que client, vous avez le droit de recevoir une communication claire de la part de votre thérapeute pour répondre à ces questions. Nous espérons que nos questions directrices vous aideront à entamer une conversation importante.

Auteur : Matt Boden, Ph.D. et Howard Berenbaum, Ph.D.

En tant qu’évaluateur de programmes et chercheur au sein du Bureau de la santé mentale et de la prévention du suicide du ministère des Anciens combattants des États-Unis, Matt Boden, Ph.D., dirige les efforts visant à améliorer la santé mentale des anciens combattants et de leurs fournisseurs de traitement. Il est psychologue agréé dans l’État de Californie.

Howard Berenbaum, Ph.D., est professeur de psychologie et de psychiatrie à l’université de l’Illinois. Il est membre de l’Association for Psychological Science et ancien président de l’Academy of Psychological Clinical Science. Ses recherches portent sur l’intersection de la psychopathologie et de l’émotion.

Cet article tiré du blogue de la National Alliance on Mental Illness (NAMI) et a été traduit par Jordan Bérubé.

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