Traitement : Trouble bipolaire
Un traitement approprié permet à la plupart des personnes atteintes de troubles bipolaires de maîtriser leurs sautes d’humeur et autres symptômes. Le trouble bipolaire étant une maladie chronique, le traitement doit être continu. S’il n’est pas traité, les symptômes du trouble bipolaire s’aggravent. Il est donc important de le diagnostiquer et de commencer le traitement tôt.
Le traitement du trouble bipolaire peut comprendre des médicaments, une psychothérapie, une éducation, des stratégies d’autogestion et des soutiens externes tels que la famille, les amis et les groupes de soutien. Il n’existe pas d’approche unique pour traiter le trouble bipolaire.
Psychothérapie
La psychothérapie, les groupes de soutien et la psychoéducation sur la maladie sont essentiels au traitement des troubles bipolaires :
- La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) aide à modifier les pensées et les comportements négatifs associés à la dépression. L’objectif de cette thérapie est de reconnaître les pensées négatives et d’enseigner des stratégies d’adaptation.
- La thérapie axée sur la famille aide les personnes atteintes de troubles bipolaires à se renseigner sur la maladie et à mettre en œuvre un plan de traitement.
- La psychothérapie axée sur les soins personnels et la régulation du stress aide la personne à améliorer ses soins personnels, à reconnaître les schémas d’apparition des symptômes et à gérer le stress.
Un essai clinique du NIMH, le Systematic Treatment Enhancement Program for Bipolar Disorder (STEP-BD), a montré que les patients prenant des médicaments pour traiter le trouble bipolaire ont plus de chances de se rétablir plus rapidement et de rester en bonne santé s’ils reçoivent une combinaison de plusieurs interventions de psychothérapie intensive. Les personnes participant à l’étude ont reçu trois types de psychothérapie, axée sur les stratégies cognitives, la participation de la famille et la régulation du stress.
Médicaments
Avec le médecin prescripteur, examinez ensemble les options de médication. Différents types de troubles bipolaires peuvent mieux répondre à un type particulier. Les effets secondaires peuvent varier d’un médicament à l’autre et il faudra peut-être du temps pour découvrir le meilleur médicament.
Lithium
Le lithium (Lithobid, Eskalith) est efficace pour stabiliser l’humeur et prévenir les hauts et les bas extrêmes du trouble bipolaire. Des analyses sanguines périodiques sont nécessaires car le lithium peut provoquer des problèmes de thyroïde et de reins. Les effets secondaires courants sont l’agitation, la sécheresse buccale et les troubles digestifs. Les niveaux de lithium doivent être surveillés attentivement afin d’assurer le meilleur dosage et de surveiller la toxicité.
Le lithium est utilisé pour le traitement continu de la dépression bipolaire et pour prévenir les rechutes. Il existe des preuves que le lithium peut réduire le risque de suicide, mais la FDA n’a pas accordé d’autorisation spécifique à cette fin.
Anticonvulsivants
De nombreux médicaments utilisés pour traiter les crises sont également utilisés comme stabilisateurs de l’humeur. Ils sont souvent recommandés pour traiter les troubles bipolaires. Les effets secondaires courants sont la prise de poids, les étourdissements et la somnolence. Mais parfois, certains anticonvulsivants provoquent des problèmes plus graves, comme des éruptions cutanées, des troubles sanguins ou des problèmes de foie.
L’acide valproïque et la carbamazépine sont utilisés pour traiter la manie. Ces médicaments, également utilisés pour traiter l’épilepsie, se sont révélés aussi efficaces que le lithium pour traiter la manie aiguë. Ils pourraient être plus efficaces que le lithium pour traiter les sous-types bipolaires plus complexes de la manie à cycle rapide et de la manie dysphorique.
La lamotrigine est utilisée pour retarder l’apparition des troubles bipolaires de type 1. La lamotrigine n’est pas approuvée par la FDA pour le traitement des épisodes aigus de dépression ou de manie. Les études sur la lamotrigine pour le traitement de la dépression bipolaire aiguë ont donné des résultats contradictoires.
Antipsychotiques de deuxième génération (SGA)
Les SGA sont couramment utilisés pour traiter les symptômes du trouble bipolaire et sont souvent associés à d’autres médicaments, notamment les stabilisateurs de l’humeur. Ils sont généralement utilisés pour traiter les épisodes maniaques ou mixtes.
Les SGA sont souvent prescrits pour aider à contrôler les épisodes aigus de manie ou de dépression. Trouver le bon médicament n’est pas une science exacte ; il est spécifique à chaque personne. Actuellement, seules la quétiapine et l’association d’olanzépine et de fluoxétine (Symbax) sont approuvées pour le traitement de la dépression bipolaire. Consultez régulièrement votre médecin et le site Internet de la Santé Canada, car les effets secondaires peuvent changer avec le temps.
Antidépresseurs standard
Les antidépresseurs posent des problèmes particuliers lorsqu’ils sont utilisés dans le traitement du trouble bipolaire, car ils peuvent déclencher la manie chez certaines personnes. Une étude du National Institute of Mental Health a montré que la prise d’un antidépresseur en plus d’un stabilisateur d’humeur n’est pas plus efficace que l’utilisation d’un stabilisateur d’humeur seul pour le traitement du trouble bipolaire I. Il s’agit d’un domaine essentiel pour examiner les risques et les avantages du traitement.
Autres traitements
Électroconvulsivothérapie (ECT)
Dans de rares cas, l’ECT peut être envisagée comme une intervention pour une manie ou une dépression sévère. L’ECT consiste à transmettre de courtes impulsions électriques dans le cerveau. Bien que l’ECT soit un traitement très efficace de la dépression sévère, de la manie ou des épisodes mixtes, elle est réservée à des situations spécifiques et à des symptômes qui n’ont pas répondu aux autres traitements.
Considérations relatives au traitement des femmes et des enfants
Les femmes : Les femmes atteintes de troubles bipolaires qui sont en âge de procréer ou qui envisagent une grossesse doivent faire l’objet d’une attention particulière. Une discussion complexe sur les risques et les avantages doit avoir lieu pour examiner les options de traitement disponibles. Certains médicaments peuvent présenter un risque pour le fœtus en développement et pour les enfants dans le lait maternel. Cependant, il est également prouvé que l’arrêt de tout médicament augmente la probabilité de symptômes bipolaires, ce qui crée en soi des risques à la fois pour la mère et le fœtus ou le bébé. En planifiant à l’avance et en obtenant de bonnes informations de votre équipe soignante en fonction de votre situation personnelle, vous augmentez vos chances d’obtenir le meilleur résultat possible.
Les enfants : Le diagnostic du trouble bipolaire chez l’enfant est controversé. Avant de recevoir un diagnostic psychiatrique, les enfants doivent subir une évaluation complète de leur santé physique et mentale. Les enfants atteints de trouble bipolaire peuvent également souffrir d’autres affections, notamment d’un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, d’une psychose de la petite enfance, d’un trouble de stress post-traumatique, de difficultés d’apprentissage ou de problèmes de toxicomanie. Chacune de ces affections concomitantes nécessite un plan de traitement réfléchi et individualisé. Les enfants atteints de trouble bipolaire reçoivent généralement une psychothérapie et des interventions psychosociales avant d’envisager la prise de médicaments.
L’identification d’un nouveau trouble de la santé mentale, le trouble dysrégulateur de l’humeur (TDH), pourrait modifier la manière dont le trouble bipolaire est diagnostiqué chez les enfants. Le TDH décrit mieux les enfants qui sont intensément irritables, ont des crises de colère, mais ne présentent pas les symptômes classiques de la manie. Les premières données suggèrent que les enfants atteints de TDH ne présentent pas un risque accru de développer un trouble bipolaire à l’âge adulte, mais qu’ils peuvent souffrir d’autres maladies concomitantes comme la dépression.
Cette présentation est tiré du site de la National Alliance on Mental Illness (NAMI) et a été traduit par Jordan Bérubé