L’article original sur le mal de cou a été rédigé par notre partenaire : La clinique iaso de Rimouski. Pour lire l’article original, cliquez ici.
Connaissez-vous l’irritation facettaire?
Bien que ce diagnostic neuromusculosquelettique soit méconnu, il est très fréquent en chiropratique.
Sachant que 85 % de la population active pourrait éprouver des douleurs lombaires au cours de sa vie et qu’on estime que les coûts médicaux liés à la lombalgie varient entre 6 et 12 milliards de dollars par an au Canada, il importe de se pencher davantage sur le sujet, n’est-ce pas1?
Pour ajouter à cette importance, saviez-vous que les études récentes recommandent les traitements conservateurs non pharmacologiques, y compris la chiropratique, car ils sont sûrs et efficaces pour gérer les troubles musculosquelettiques comme les douleurs lombaires et cervicales2,3? Il y a fort à parier que l’irritation facettaire puisse représenter une proportion des causes liées à ces douleurs.
Irritation facettaire et douleur: quel est le lien?
Pour clarifier ce diagnostic, une compréhension de l’anatomie vertébrale est essentielle puisqu’il fait référence à une région précise de chaque articulation vertébrale.
Chaque vertèbre de la colonne vertébrale (à l’exception de la première vertèbre cervicale), possède 4 facettes articulaires: 2 supérieures et 2 inférieures. Ces facettes permettent le mouvement de chaque vertèbre avec celle qui est située au-dessus et au-dessous d’elle. Elles font donc partie des articulations vertébrales, qui sont au nombre de 4 pour chaque vertèbre.
Lorsque les articulations vertébrales ne fonctionnent pas optimalement, elles peuvent causer une douleur. Cette douleur peut être liée à une irritation des facettes et c’est pour cette raison qu’elle est à l’origine d’un mal de cou ou un mal de dos.
Douleur facettaire: ça ressemble à quoi?
La douleur associée à l’irritation facettaire peut se présenter sous différentes formes et s’accompagner de différents symptômes:
- Douleur très localisée à l’endroit de la facette impliquée, comme un point précis
- Douleur irradiante dans la région de la facette impliquée, plus étendue
- Douleur légère
- Douleur sévère
- Douleur incapacitante
- Douleur accompagnée d’une perte d’amplitude de mouvement du cou ou du dos
- Douleur qui empêche complètement le mouvement du cou ou du dos (avoir le cou ou le dos barré)
- Dans certains cas, la douleur est très irradiante et s’étend jusqu’au bras ou à la jambe. Le diagnostic changera et si les facettes sont toujours en cause, on parlera davantage de syndrome facettaire.
À la lumière de ce qui vient d’être décrit, on remarque que la douleur associée à une irritation facettaire ne diffère pas beaucoup des autres causes de mal de cou ou de mal de dos. Pour cette raison, il importe de consulter un professionnel comme votre chiropraticien puisqu’il pourra mener un examen complet afin de déterminer quelles structures sont en cause et émettre le diagnostic associé. L’objectif pour le patient étant de bénéficier d’un traitement qui visera à résoudre la cause du problème, cette étape est cruciale.
Pourquoi les facettes peuvent-elles devenir irritées?
Comme susmentionné, si le mouvement vertébral n’est pas optimal, les facettes peuvent devenir irritées. Cette perte de mouvement peut quant à elle, être conséquente à différentes situations:
- Traumatisme direct (ex.: chute, accident)
- Mouvement répétitif
- Trouble de la posture
- Mauvaise posture au travail
- Mauvaise posture à l’ordinateur
- Mauvaise posture de sommeil
- Mauvaise posture avec l’usage des technologies (ex.: téléphone, tablette, jeux vidéo)
- Changements en lien avec la grossesse
- Accouchement
Dans chacune de ces situations, la perte de mouvement vertébral peut être liée à une subluxation vertébrale, qui elle, se caractérise par une dysfonction biomécanique survenant lorsque le corps est soumis à un stress. Ce stress peut être physique, comme dans les situations énumérées plus haut, mais aussi d’origine chimique et émotionnelle.
Outre la dysfonction biomécanique engendrée par la subluxation vertébrale, la fonction du système nerveux peut être affectée puisque près de chaque articulation vertébrale, des racines nerveuses quittent la moelle épinière pour se diriger partout dans le corps.
Ceci mène à certaines réactions pour pallier la situation et tente du mieux possible à aider le corps à fonctionner optimalement malgré la dysfonction; c’est ce que l’on appelle des réactions neurophysiologiques.
- Les racines nerveuses et les récepteurs articulaires réagissent à cette perte de mouvement.
- La capacité du système nerveux à bien acheminer l’information aux muscles, vaisseaux sanguins et organes est altérée. La connexion entre le cerveau et le reste du corps n’est donc plus optimale.
- La conséquence est celle décrite plus haut (symptômes énumérés), en plus de voir certains autres signes s’installer, comme l’inflammation des structures environnantes à la subluxation.
- Conclusion: l’inflammation touche également les facettes articulaires, ce qui engendre l’irritation facettaire et les symptômes qu’on lui connaît désormais.
- À long terme, les pertes de mouvements persistantes ou non traitées peuvent engendrer un processus de dégénérescence articulaire et donc des changements permanents.
Comment l’irritation facettaire peut-elle être traitée et peut-on la prévenir?
Puisque l’irritation facettaire est associée à la subluxation vertébrale, l’ajustement chiropratique fait partie intégrante du suivi proposé afin de rétablir l’amplitude de mouvement et faciliter l’acheminement de l’information nerveuse. Sachant qu’elle s’accompagne parfois de différents symptômes, un suivi complémentaire peut être envisagé:
- Travail de tissus mous
- Thérapies complémentaires
- Exercices d’étirement
- Exercices de renforcement
- Glace ou chaleur selon le cas
Lorsque l’évaluation faite par le professionnel que vous consultez démontre que vos habitudes de vie peuvent contribuer à l’apparition de cette condition, une partie de la gestion consistera à faire de l’éducation et de la prévention:
- Modification de la posture du travail
- Modification de la posture de sommeil
- Modification de la posture à l’ordinateur
- Modification de la posture avec les technologies
- Exercices posturaux
- Adaptation du poste de travail pour les ouvriers
- Préconiser des pauses fréquentes pendant la journée pour changer de posture plus régulièrement.
Évidemment, si la condition nécessite une collaboration avec d’autres professionnels de la santé, il va de soi que notre équipe pourra le déterminer et faire la recommandation nécessaire.
Les conditions neuromusculosquelettiques associées à une douleur au cou ou au dos sont nombreuses. Elles peuvent parfois être interreliées ou même survenir en même temps. N’hésitez pas à nous consulter, notre équipe de professionnels saura mettre son expertise à votre disposition!
1https://chiropractic.ca/fr/blogue/douleurs-lombaires-une-epidemie-au-canada/
2Furlan A. National Opioid Use Guideline Group (NOUGG). Opioids for chronic noncancer pain: a new Canadian practice guideline. CMAJ. 2010; 182(9): 923–30.
3Qaseem. A., Wilt, T.J., McLean, R. M., Forciea, M.A., & Clinical Guidelines Committee of the American College of Physicians. (2017). Noninvasive Treatments for Acute, Subacute, and Chronic Low Back Pain: A Clinical Practice Guideline From the American College of Physicians. Annals of Internal Medicine. 166(7), 514-530. https://doi.org/10.72326/M16-23672017:166(7):5014-530.
L’article original sur le mal de cou a été rédigé par notre partenaire : La clinique iaso de Rimouski. Pour lire l’article original, cliquez ici.