Si vous souffrez de dĂ©pression, on vous a probablement conseillĂ© de passer du temps dans la nature (ce n’est qu’une des nombreuses activitĂ©s dont il est prouvĂ© qu’elles amĂ©liorent le bien-ĂȘtre Ă©motionnel). En tant que pĂȘcheur professionnel depuis plus de vingt ans – et en tant que personne ayant rencontrĂ© des problĂšmes de santĂ© mentale dans le passĂ© – j’ai pu constater que la pĂȘche peut amĂ©liorer la santĂ© mentale de maniĂšre similaire. Cette activitĂ©, qui est devenue l’Ćuvre de ma vie, peut offrir des avantages pour la santĂ© physique, fournir un espace tranquille pour la rĂ©flexion, enseigner la rĂ©silience et bĂątir une communautĂ©.
Au fil de mes succĂšs et de mes Ă©checs personnels et professionnels – et des rĂ©percussions sur la santĂ© mentale qui en dĂ©coulent – rien n’a Ă©tĂ© plus gratifiant sur le plan Ă©motionnel que la pĂȘche. J’ai trouvĂ© de l’estime de moi en surmontant une prise difficile et du soutien en rencontrant des pĂȘcheurs aux vues similaires. Je me souviens avec Ă©motion de mon premier lancer et je trouve du rĂ©confort dans le pur plaisir de m’abandonner Ă la nature tout en perfectionnant une nouvelle technique.
Bien que la pĂȘche ne soit peut-ĂȘtre pas le choix le plus Ă©vident pour une activitĂ© de soins personnels, je veux partager ce qu’elle m’a apportĂ©.
La pĂȘche a amĂ©liorĂ© ma santĂ© physique et Ă©motionnelle
Des Ă©tudes montrent que l’activitĂ© physique, et l’amĂ©lioration de la santĂ© physique qui en rĂ©sulte, a un impact positif direct sur l’humeur et le bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral. Vous avez probablement entendu des histoires de cyclistes, de campeurs et de divers amateurs de sport qui gĂšrent leurs problĂšmes de santĂ© mentale grĂące Ă l’activitĂ© qu’ils aiment. Pour moi, la pĂȘche a donnĂ© les mĂȘmes rĂ©sultats.
Avant de me lancer dans l’art de la pĂȘche, je passais mon temps libre Ă dormir trop longtemps et Ă rester assis devant un Ă©cran – et j’en payais le prix avec ma santĂ© physique. Cependant, depuis que j’ai commencĂ© Ă pĂȘcher, j’ai abandonnĂ© mes vieilles habitudes et troquĂ© le temps passĂ© devant un Ă©cran contre une forme d’activitĂ© physique.
En plus d’offrir un moyen unique d’ĂȘtre physiquement actif, la pĂȘche permet de sortir et d’ĂȘtre en contact avec son corps. Lorsque je vais Ă la pĂȘche, j’ai l’occasion de dĂ©gager mes poumons et de pratiquer des exercices de respiration. Au dĂ©but, j’Ă©tais rĂ©ticent Ă l’idĂ©e que la pĂȘche puisse ĂȘtre mĂ©ditative – surtout lorsque je me retrouvais Ă lutter contre un bar tĂȘtu ou Ă passer au crible des seaux de petits crabes. Mais j’avais tort.
Respirer de l’air frais et observer l’eau douce me permet de me recentrer et de me ressourcer. En fait, lorsque je me sens lĂ©thargique, une excursion au lac me donne le regain d’Ă©nergie dont j’ai besoin.
La pĂȘche est devenue un moyen de lutter contre le stress et de prendre soin de moi.
Pour moi, la pĂȘche est devenue un Ă©lĂ©ment essentiel de mes soins personnels pour combattre l’anxiĂ©tĂ©. Lorsque je lance une ligne et que j’attends patiemment qu’elle morde, j’ai l’occasion de pratiquer la pleine conscience (un terme que j’ai commencĂ© Ă entendre de plus en plus au moment de la pandĂ©mie). Comme beaucoup d’autres, j’ai connu ma part d’anxiĂ©tĂ© liĂ©e Ă la pandĂ©mie. Sans possibilitĂ© de voyager, ma routine est devenue stagnante et j’ai eu moins d’occasions d’ĂȘtre actif. Mais la pĂȘche a toujours Ă©tĂ© un moyen sĂ»r de prendre du temps pour moi – et elle m’a rappelĂ© l’importance de faire des choix dĂ©libĂ©rĂ©s pour mon bien-ĂȘtre.
La pĂȘche m’a Ă©galement permis de surmonter des pertes profondes dues au COVID-19. J’ai perdu des amis proches, dont beaucoup Ă©taient de fervents pĂȘcheurs, Ă cause de la pandĂ©mie, et je trouve que le retour Ă ce sport m’a donnĂ© l’occasion de renouer avec eux, mĂȘme dans la solitude.
Le sport m’a appris la rĂ©silience et l’acquisition d’habiletĂ©s
Beaucoup d’entre nous qui vivent avec des problĂšmes de santĂ© mentale luttent contre l’estime de soi et la confiance en soi. Peut-ĂȘtre remettons-nous en question nos capacitĂ©s et notre valeur personnelle et aspirons-nous Ă la rĂ©ussite ou Ă la validation. La pĂȘche, cependant, m’a donnĂ© une nouvelle perspective. Lorsque j’ai commencĂ© Ă pratiquer ce sport, je n’Ă©tais pas naturel – je faisais des erreurs et j’avais souvent l’impression d’Ă©chouer. Mais la pratique et la dĂ©termination m’ont permis d’aller loin. Et j’ai appris Ă apprĂ©cier le voyage que reprĂ©sente la maĂźtrise d’une nouvelle compĂ©tence.
AmĂ©liorer l’image de soi n’est pas facile, mais essayer une nouvelle activitĂ© peut ĂȘtre un excellent moyen de commencer. L’apprentissage d’un nouveau sport comporte des dĂ©fis, et vous ne connaĂźtrez pas toujours le succĂšs, mais le fait de vous voir relever ces dĂ©fis et d’observer vos propres progrĂšs peut vous donner du pouvoir.
ConsidĂ©rez la pĂȘche comme une mĂ©taphore pour surmonter vos luttes Ă©motionnelles – il y aura de bons et de mauvais jours, mais le succĂšs rĂ©side dans le fait d’aller de l’avant, un jour et une compĂ©tence Ă la fois. En fin de compte, l’un des principaux enseignements que je tire de ce sport est que la rĂ©silience Ă©motionnelle vous permet de prendre en charge votre croissance.
La pĂȘche m’a donnĂ© l’occasion d’Ă©tablir des liens avec les autres
En tant que pĂȘcheur professionnel, j’ai appris qu’il existe un lien Ă©troit entre les relations interpersonnelles d’une personne et son bien-ĂȘtre Ă©motionnel. Pratiquer une activitĂ© que l’on aime (ou essayer une nouvelle activitĂ©) tout en se rapprochant de quelqu’un rend l’expĂ©rience encore plus enrichissante et procure souvent un profond sentiment d’appartenance.
La pĂȘche peut ĂȘtre une activitĂ© trĂšs sociale et offre des occasions passionnantes d’entrer en contact avec une grande variĂ©tĂ© de personnes et d’apprendre d’elles. J’ai rencontrĂ© des pĂȘcheurs dĂ©butants et vĂ©tĂ©rans de tous les horizons – des familles, une femme se remettant d’un cancer du sein, un vĂ©tĂ©ran militaire et des routards voyageant avec leurs compagnons canins. J’ai dĂ©veloppĂ© des amitiĂ©s et acquis des perspectives que je n’aurais pas trouvĂ©es ailleurs. J’ai construit une communautĂ©, trouvĂ© du soutien dans les moments difficiles et on m’a mĂȘme donnĂ© des recettes de poisson incroyables.
En fin de compte, j’ai appris que la pĂȘche n’est pas un passe-temps comme les autres – c’est une occasion d’exploiter de nouvelles compĂ©tences, de dĂ©velopper sa confiance en soi et de trouver un systĂšme de soutien. AprĂšs 20 ans, je peux dire avec confiance que la pĂȘche m’a permis de grandir mentalement et Ă©motionnellement. Ă la suite de deux annĂ©es mouvementĂ©es et d’une pandĂ©mie mondiale, beaucoup d’entre nous ont besoin de prendre du recul par rapport Ă leur routine quotidienne et de rĂ©flĂ©chir dans un espace tranquille avec des personnes de confiance.
Auteur : Kenneth Reaves
Cet article tiré du blogue de la National Alliance on Mental Illness (NAMI) et a été traduit par Jordan Bérubé.
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