Cher ami,
J’écris ces lignes après deux semaines difficiles, coincé dans ma tête qui souffre.
La maladie mentale n’est pas une plaisanterie. Peu de gens la comprennent – et encore moins soutiennent leurs amis qui en sont atteints. Je comprends cela, car il est parfois très difficile, frustrant et injuste de le faire. Je suis désolée si j’ai été injuste envers toi. Je sais que tu est occupé par ton travail et ta famille et que tu n’as aucune obligation envers une personne que tu ne vois plus que rarement. Mais je veux te remercier d’avoir « compris » et d’être encore là pour moi, malgré la distance – d’écouter, de voir au-delà de mon cerveau et de reconnaître la personne que je suis à l’intérieur et qui se bat.
Je m’adresse davantage à toi lorsque je suis dans une spirale, alors tu ne sais peut-être pas tout ce qui se passe dans ma vie. Mais le simple fait de savoir que tu es de mon côté et que tu ne me juges pas m’aide énormément.
Je sais que parfois je ne suis pas rationnelle et que quelques fois dans le passé, j’ai été méchante avec toi. Cela me brise le cœur car je ne suis pas comme ça et les personnes qui essaie juste d’aider ne mérite pas d’être mal traité. La meilleure façon d’expliquer ces moments irrationnels serait… de te faire penser à une personne atteinte d’une maladie physique chronique qui se déclare soudainement. Cette personne n’y peut rien si les choses se sont aggravées à ce moment, mais après avoir retrouvé son état normal, elle se sentira toujours coupable. Elle se sentira comme si elle était un fardeau pour les autres durant ce soudain évènement.
Moi aussi, je me sens toujours coupable lorsque je ne suis pas aimable avec toi. Je m’en veux parce que je méprise ce que mon anxiété et ma dépression peuvent me faire. Mais j’ai encore plus de mal en pensant à ce qu’elles peuvent faire aux autres, à toi. La vérité est que : Même si je vais mieux dans l’ensemble, je suis toujours malade, ce qui signifie que j’aurai toujours des poussées où je ne me sentirai pas bien pendant un certain temps. Mais je te promets que je m’excuserai toujours si je dépasse les bornes et que j’essaierai de tirer parti de chaque expérience.
J’ai déjà dit merci un nombre incalculable de fois (à toi et à quelques autres personnes spéciales), mais cette fois, je dois en rajouter. Il faut parfois une force, un courage et un engagement incroyables pour soutenir une personne atteinte de maladie mentale et l’aimer pour ce qu’elle est.
Alors pendant que je me bats intérieurement, je voulais te dire que je suis heureux qu’il y ait des gens comme toi qui m’aident à me battre. Je ne veux jamais me perdre dans mon propre combat au point de ne plus être une bon amie pour toi en retour. Je ne veux jamais manquer de te reconnaître ou de te remercier pour ton soutien.
Merci de m’avoir soutenu lorsque je n’avais plus de force.
Merci de m’avoir rattrapé quand j’avais envie de tomber.
Merci de ne pas m’avoir abandonné.
Je sais que tu ne peux pas toujours être là, car tu dois d’abord prendre soin de toi. Mais s’il te plaît, n’oublie pas la différence que tu as faite au fil des ans. Tu m’as inspiré. Tu m’as appris que j’étais digne et que je valais la peine qu’on se batte pour moi. Et il suffit souvent de quelques mots de toi pour me maintenir à flot quand j’ai l’impression de me noyer.
Tu as dit un jour que tu étais fier de moi et de mon engagement envers la guérison. Je veux te dire que je suis également fier de ton engagement à être gentil et à aider les autres – à m’aider.
Je suis heureuse de t’appeler mon ami.
Avec toute ma gratitude,
Jennifer
Jennifer Pellecchia est une épouse, une mère, une professionnelle du fitness et une artiste. Elle a toujours vécu dans le New Jersey, et partout où elle va, elle écrit des planches (articles) pour sensibiliser à la santé mentale et espère changer le monde, une planche à la fois.
Cet article tiré du blogue de la National Alliance on Mental Illness (NAMI) et a été traduit par Jordan Bérubé
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