La sobriété… Je suis sobre depuis quatre ans, et pour quelqu’un qui vient de terminer ses études, cela fait de moi une sorte de mouton noir parmi mes pairs d’une vingtaine d’années. L’une des choses que je déteste le plus entendre est : « Je ne peux pas imaginer ne pas boire. Je m’ennuierais tellement. »
Cette déclaration me dérange en partie parce que je pensais aussi de cette façon auparavant. Lorsque je buvais activement et consommais d’autres drogues, je ne pouvais pas imaginer ce que ce serait de passer une soirée seul avec mes pensées ou d’assister à un événement social sans pouvoir émousser mes sens et mes sentiments.
Mais je suis ici pour vous dire deux choses :
- Si vous pensez avoir un problème de consommation de substances, quel qu’il soit, ne l’ignorez pas.
- Être sobre ne signifie pas que vous êtes « ennuyeux ».
Ce que vous découvrirez rapidement dans la sobriété, ce n’est pas tant qu’elle est « ennuyeuse », mais que vous avez beaucoup plus de temps libre à votre disposition. Ces périodes de temps supplémentaire peuvent devenir dangereuses et vous rendre vulnérable à une rechute si vous n’avez pas d’autres activités pour vous occuper. Alors, considérez ces moments redécouverts et lucides comme des opportunités d’explorer d’anciens passe-temps, de trouver de nouveaux intérêts et d’améliorer votre bien-être.
J’ai trouvé des stratégies d’adaptation saines pour remplacer les anciens schémas de comportement qui menaient à une consommation excessive de drogues. En tant que personne vivant non seulement avec une dépendance, mais aussi avec un trouble bipolaire et d’autres conditions comorbides, il faut beaucoup d’efforts pour trouver la bonne combinaison de stratégies qui me laisse épanoui.
Personnellement, je trouve que la production créative est extrêmement gratifiante. Des activités comme l’écriture de musique, le jeu d’instruments et la photographie aident à garder mon esprit occupé et satisfait. D’autres personnes trouvent que des passe-temps comme le tricot, le jardinage ou la peinture sont tout aussi enrichissants.
Il est également important de prendre soin de son corps. Lorsque je consommais des drogues, j’ai développé des habitudes malsaines en matière d’alimentation et d’exercice – ou leur absence – qui ont fait fluctuer mon poids de manière spectaculaire, me laissant constamment fatigué et léthargique. Ces habitudes ont été particulièrement difficiles à surmonter, d’autant plus que les médicaments psychiatriques que je prends ont des effets secondaires qui affectent l’énergie, l’appétit et la motivation. Dans les moments difficiles, je me rappelle toujours : « petit à petit ». Cela aide vraiment à garder les choses en perspective.
Commencez petit, comme une promenade dans le quartier, avec l’intention d’essayer un jour le jogging. Fixez-vous des objectifs stimulants mais atteignables et tenez-vous-y. Si vous avez l’envie de vous pousser un peu plus fort (même si ce n’est que courir un pâté de maisons supplémentaire ou manger une barre protéinée au lieu de sauter le petit-déjeuner), vous constaterez que votre stress, votre anxiété et votre fatigue physique diminueront.
Quel que soit votre passé, vous êtes responsable de votre vie et vous avez la capacité de faire des choix positifs. Ne laissez pas des déclarations mal informées ou mal orientées comme « la sobriété est ennuyeuse » vous décourager de poursuivre une vie plus saine et plus heureuse. Soyez votre propre système de soutien, trouvez des choses saines qui vous rendent heureux, et si vous avez besoin d’aide supplémentaire pour prendre la bonne voie, il existe de nombreuses ressources communautaires gratuites disponibles dans tout le pays pour vous aider.
Auteur : Hunter Keegan
Hunter Keegan est musicien et auteur avec un emploi de jour. Il est titulaire d’un B.S. en psychologie de Penn State et a précédemment travaillé dans les services sociaux, les programmes de mentorat à but non lucratif pour les jeunes à risque et les programmes de coaching de vie pour adultes atteints de maladies mentales graves. Il vient de terminer un livre sur le trouble bipolaire, le trouble obsessionnel-compulsif et le rétablissement de la toxicomanie qui sera publié au printemps 2020. Retrouvez l’ensemble de ses œuvres sur hhkeegan.com ou connectez-vous avec lui @hhkeegan.
Cet article tiré du blogue de la National Alliance on Mental Illness (NAMI) et a été traduit par Jordan Bérubé de Pro Ressources.