Une lettre à mes collègues à propos de ma maladie mentale

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Je me souviens encore de mon premier jour de travail après ma crise psychotique. J’avais tellement peur. J’avais préparé tous mes vêtements et pris une douche la veille pour être aussi prête que possible. Je me suis réveillée très tôt pour avoir le temps d’être « juste prête ». Ma maladie mentale avait provoqué la crise psychotique deux ans plus tôt. Depuis, je me reconstruis, surmontant une série de premières peurs.

À l’époque, mon psychologue m’avait expliqué qu’avoir une crise psychotique, c’est comme avoir une maison avec des fondations fissurées. De plus, il y a un trou sous votre maison. Donc, lorsque les fondations cèdent, toute votre maison tombe dans le trou et se brise en mille morceaux. Eh bien, ma maison est tombée dans ce trou, et cela a brisé tout mon monde. J’avais l’impression de ramasser les pièces d’un puzzle abstrait et que c’était à moi de tout remettre en place.

Après ma crise, travailler à temps plein était mon objectif. J’avais tellement peur que mon cerveau se soit transformé en fromage bleu français, rempli de moisissures bleues striées, complètement inutile. J’avais peur d’avoir perdu mon intellect, ma créativité, ma capacité à écrire et le pouvoir de communiquer avec les autres.

Mais mon puzzle était loin d’être complet.

En me rendant au travail ce premier jour, je pensais : « Qu’est-ce que je vais dire à ces gens ? ‘Salut ! Je viens d’avoir une crise psychotique, quoi de neuf dans votre vie ?' » Et quand je me suis retrouvée autour de la fontaine à eau plus tard dans la journée, j’ai réalisé que j’avais très peu à dire. J’étais pétrifiée à l’idée qu’un fort vent du destin décime le fragile château de cartes de normalité que j’avais construit. Je voulais désespérément partager ma vie avec mes collègues, mais je craignais leur réaction. Pour la plupart des gens, ils me verraient comme l’un des patients du film « Vol au-dessus d’un nid de coucou ». Je connaissais la stigmatisation à laquelle je faisais face.

Ce que j’aurais aimé pouvoir leur dire, c’est ceci :

« J’ai fait un long et difficile voyage, me reconstruisant pour pouvoir travailler avec vous. Et travailler à vos côtés m’a prouvé que ma crise psychotique ne m’a rien enlevé. J’ai toujours mon intellect, ma créativité et ma capacité à écrire et à collaborer avec les autres. Mon cerveau entier n’est pas un fromage bleu émietté. Si je prends mes médicaments, maintiens mon régime alimentaire et mon exercice, ainsi que mes compétences d’adaptation mentale, je ne suis pas différente d’un diabétique. Le pancréas d’un diabétique produit peu ou pas d’insuline. Une fois qu’ils prennent leur insuline et maintiennent leur régime alimentaire et leur exercice, ils peuvent mener une vie relativement normale. Je ne suis pas différente – sauf que ma condition médicale est située dans mon cerveau. »

C’est ce que j’aurais aimé pouvoir dire. Et à mesure que ma confiance grandissait, je me suis effectivement ouverte davantage. Mais jamais assez pour dire ces mots. Et, vous savez, je suis fatiguée de ne pas être moi-même avec les gens avec qui je travaille. Le silence n’aide pas à la compréhension. C’est pourquoi je suis « sortie du placard » à propos de ma maladie mentale. C’est pourquoi je suis une présentatrice pour l’Alliance Nationale sur les Maladies Mentales (NAMI). Je suis déterminée à mettre fin au silence.

Et si la stigmatisation est rampante dans votre lieu de travail, veuillez parler à votre patron de rejoindre le mouvement Stigmafree Company, une opportunité de partenariat avec NAMI. Apprenez-en plus ici.

** Une variante de ce blog a d’abord été publiée sur le site web Challenge the Storm.

Auteure : Danei Edelen

Danei Edelen est mariée et vit avec son mari et son fils à Cincinnati, Ohio. Danei possède Instant Marketing LLC. Danei a un baccalauréat et plus de 20 ans d’expérience en marketing. Elle est également présentatrice NAMI pour le chapitre du sud-ouest de l’Ohio, parlant à des groupes de tous âges pour aider à mettre fin à la stigmatisation. Elle blogue pour Challenge the Storm. Danei aime lire, écrire, faire de l’exercice et apprendre sur la nutrition.

Cet article tiré du blogue de la National Alliance on Mental Illness (NAMI) et a été traduit par Jordan Bérubé de Pro Ressources.

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